Artistes en résidence

estrarre

L’ensemble théâtral mené par Julien Kosellek, qui signe les mises en scène, mobilise un noyau fidèle d’actrices et d’acteurs qui œuvrent collectivement en s’impliquant toutes et tous dans la résidence pluriannuelle engagée au Théâtre Antoine Vitez depuis 2022.

Depuis sa création en 2002, Estrarre a créé une vingtaine de spectacles, issus de textes contemporains ou de pièces du répertoire.

En résidence à L’étoile du nord (Paris) de 2006 à 2019, la compagnie s’est longtemps consacré à la recherche artistique et à l’organisation d’évènements. C’est avec Kohlhaas (2016) que la compagnie précise son inclination pour un théâtre-récit s’adressant directement au public. La pièce, magistralement portée par la comédienne Viktoria Kozlova, rencontre un important succès, qui se confirme lors du Festival d’Avignon. C’est là que l’équipe de programmation du Théâtre Antoine Vitez rencontre la compagnie. La Covid19 retarde une programmation du spectacle mais offre le temps pour faire connaissance et imaginer une présence territoriale plus longue.

Après une saison de présentation de pièces au répertoire de la compagnie (Kohlhaas puis La mauvaise nuit de Marco Baliani, Débris de Dennis Kelly) s’inaugure un travail au long cours avec Magali Mougel. Alors que l’on pourra dès l’an prochain découvrir sa pièce Lichen, l’autrice et le metteur en scène constitueront un collectif citoyen chargé de formuler une commande d’écriture : une pièce «manquante», qui sera écrite en 2024 puis créée en 2025.

«Le théâtre que nous cherchons – le théâtre où nous cherchons – place la rencontre entre acteur.trice.s et spectateur.trice.s au cœur de la création. Au fil des spectacles, s’est imposée l’adresse directe au public, brisant le quatrième mur et incluant celui ou celle qui regarde à l’objet-spectacle. Notre recherche vise donc la mise en mouvement des imaginaires plus que la représentation des images ; nous travaillons pour cela avec la musique, les liens qu’elle peut entretenir avec le texte et les sensations qu’elle provoque chez l’auditeur comme chez l’interprète. Nous cherchons un théâtre qui n’a peur ni de la complexité ni de l’obscurité de l’être humain ; nous essayons au contraire de les affronter avec joie et générosité, sans jamais savoir mieux que celles et ceux qui écoutent et regardent les histoires que nous racontons.»


Portés Disparus

Cette jeune compagnie est née de la rencontre à l’Ecole nationale des arts de la marionnette de Charleville-Mézière. Kristina Dementeva et Pierre Dupond en sortent avec une forme courte, La forêt ça n’existe pas.

C’est au Théâtre Halle Roublot de Fontenay-sous-bois où ils sont en « compagnonnage » que l’équipe de programmation du Théâtre Antoine Vitez les découvre : c’est le coup de foudre ! Dans la foulée, la scène d’Ivry programme le spectacle pour les enfants de CP dans le cadre des Chemins du Théâtre et se propose d’accompagner les deux créations à venir pour former un triptyque, La petite galerie du déclin. Elle est programmée en mai 2023 dans le cadre de la Biennale internationale de la marionnette.

Proposition leur est faite d’entrer « en résidence ». Mais Pierre et Kistina ont tellement d’idées en tête qu’il n’est pas question de se précipiter dans une obligation à créer sans avoir pris le temps qu’un projet artistique s’impose comme une nécessité. Qu’à cela ne tienne, le Théâtre accompagnera des laboratoires, laissant le temps aux artistes de diffuser leur œuvre et de rencontrer les gens d’Ivry.

Marionnettiste originaire de Vitebsk (Biélorussie), Kristina Dementeva se forme à Académie des Arts de Minsk (Biélorussie) et a l’ESNAM (diplômée 2017, 10ème promotion). Elle a travaillé avec plusieurs compagnies en Biélorussie, Russie, France et Finlande. Elle a joué dans divers spectacles mis en scène par Ura Divakov (Cie Laboratory of Oscar Schlemmer, Bielorussie), Linnea Happonen (Krepsko Theatre Groupe, Finlande), Bérangère Vantusso (Cie Trois-Six-Trente, France), Guillaume Lecamus (Morbus Theatre, France), Joëlle Nogues (Cie Pupella Nogues, France). En création, elle a collaboré avec Pierre Dupont, Lou Simon, Faustine Lancel, Zoé Grossot (marionnettistes), André Markowicz (traducteur), Antoine Herniotte (comédien, dramaturge). Elle est également interprète-marionnettiste sur les spectacles de Yoann Pencole (Cie ZUSVEX) et Elise Vigneron (Théâtre de l’Entrouvert).
Elle a créé et co-créé plusieurs formes théâtrales en Russie et en France, dont La forêt ça n’existe pas avec Pierre Dupont.

Pierre Dupont se forme à la sculpture, la vidéo, la gravure, aux Beaux-Arts de Tourcoing entre 2009 et 2013. La thématique des tabous et des traumatismes de l’enfance apparaît comme une obsession qu’il cherche à transposer dans ses dessins, vidéos et installations. En parallèle, il travaille pour le Théâtre La Licorne comme constructeur de marionnettes sur plusieurs spectacles. Il intègre en 2014 la 10ème promotion de l’École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette. En 2017, il est interprète dans Le Cercle de Craie Caucasien, mis en scène par Bérangère Vantuso. Il co-écrit et interprète avec Kristina Dementeva La forêt ça n’existe pas, spectacle de marionnettes sur table tout public. Il continue les collaborations comme constructeur pour les compagnies Tro-Heol, La Licorne, le Bruit des Hommes...


Laurence Vielle et Vincent Granger

La comédienne-poétesse et le multi-instrumentiste enchantent le Théâtre et sillonnent la ville d’Ivry depuis bientôt quatre ans. Si chacun vit sa vie d’artiste de son côté, l’une en Belgique et l’autre en France, cela fait plus de vingt ans qu’ils multiplient les occasions de travailler ensemble à la rencontre de la langue et de la musique.

Comédienne de théâtre et actrice de cinéma, scénariste et metteuse en scène, Laurence Vielle est aussi autrice de nombreux recueils poèmes, essentiellement destinés à l’oralité. Bardée de prix, elle a même été « poétesse nationale » de Belgique entre 2006 et 2008 ! C’est auprès du collectif artistique Carcara que Vincent Granger a le plus longtemps bourlingué, une compagnie d'artistes associés résolument pluridisciplinaire « en recherche d'un théâtre savant et populaire en lutte contre toutes formes d'humiliation ». Il croise le chemin de Laurence à Bonneuil-sur-Marne à la fin du précédent millénaire. Déjà, en 2021, le duo créait à Ivry Le Monde est rond de Gertrude Stein, dans une mise en scène de Christian Germain. Cette saison voit l’aboutissement de leur glanage sensible de paroles ivryennes avec le rendez-vous Les belles personnes.


Et Aussi

Les artistes associés ou complices qui sont passés par ici et repasseront par-là, c’est aussi Elie Guillou, qui présente son premier roman en octobre après trois créations au Théâtre ; le batteur Denis Charolles, habitué du Théâtre, qui coordonne cette année une création des Musiques à ouïr ; le bassiste François Puyalto, lui aussi souvent sur nos planches au service de vedettes, cette fois en duo avec la lumineuse Laure SlabiakCe sont encore le chanteur Tony Melville ou la chorégraphe Gaëlle Bourges, dont on coproduit les prochains spectacles après un succès public des précédents. C’est la marionnettiste Natacha Belova qui revient en diffusion en attendant une création qu’on accompagnera en 2025. Car on voit loin : sont également en chantier avec notre soutien les belges Magrit Coulon, Éléna Doratiotto et Benoît Piret.

 

La vie devant soi

Le Théâtre Antoine Vitez est membre de cette association francilienne, qui accompagne chaque année une création à l’adresse des adolescents, avec le soutien du ministère de la Culture – DRAC Île-de-France. Après Personne n’est ensemble sauf moi en 2021, de Cléa Pétrolesi (compagnie Amonine), l’association a choisi de soutenir en 2022 Lisière, de Lucie Brandsma (collectif Gwen) et en 2023 La vie rêvée des mouches, de Pauline Labib-Lamour (compagnie Espère un peu), qui seront diffusées lors de la saison 24-25.