Rachida Chouaf

Portrait de spectateur

Quel est ton plus lointain souvenir d’enfance lié à une rencontre ou pratique artistique ?

Je connaissais bien une chanson, Entre la mer et les vagues, qui se chantait beaucoup dans les mariages, les fêtes. Et je l’ai chanté devant tous les élèves et enseignants dans l’école où j’étais. Quand je passe aujourd’hui devant cette école, à Oujda au Maroc, je revois précisément cette scène, l’endroit où j’ai chanté. Elle est belle cette chanson [elle me chante cette chanson en arabe, c’est très beau, vous lui demanderez…].


Et plus récemment, aujourd'hui, quel est le spectacle qui t’a marqué, touché ?
Et bien le dernier que j’ai vu, samedi au Théâtre, Les goguettes, m’a tellement plu ! Ça m’a rappelé les spectacles de Coluche, ça fait longtemps que je n’avais pas vu un spectacle qui critique le gouvernement ! On a ri beaucoup aussi… C’était très bien fait.


Que dirais tu à quelqu’un qui sort peu dans les lieux culturels pour lui donner envie, qu’est-ce que ça t’apporte à toi ?
A la maison de quartier Ivry Port il y a quelques années, quand on choisissait les sorties avec les habitants, tout le monde choisissait d’aller à la Mer de sable ou ce genre de sorties, et moi je disais que c’était mieux d’aller au théâtre, au musée, comme je le faisais avec mes enfants. Et maintenant je vois les gens choisir plus facilement d’aller dans les lieux culturels ! On apprend beaucoup de choses, on se cultive, on voit des endroits où on n’a pas l’habitude d’aller, comme les musées, les théâtres, les expositions. On apprend aux enfants à aimer ça. C’est du vécu et mes filles le font toujours. Je ne dis pas que La mer de sable ce n’est pas bien, j’y vais aussi, mais il faut varier. La culture est immense, on en a jamais assez.


interview réalisée en septembre 2022 - photo Issa Sawane